Pour le meilleur et pour l’hypothèque? Voici tout ce que vous devez savoir sur le prêt hypothécaire conjoint

Vous venez de vous marier? L’un de vous possède déjà une hypothèque? Vous songez à souscrire un prêt hypothécaire conjoint? Voici ce que vous devez savoir.

Pour la plupart des gens, le mariage est un événement à la fois merveilleux, déroutant et absolument terrifiant. Et ce n’est pas un jugement. Le mariage transforme une vie, et c’est un facteur de stress indéniable! En fait, cela explique peut-être pourquoi davantage de Canadiens retardent plus que jamais le moment de dire « oui, je le veux ».

En ce qui concerne l’argent, les conjoints qui retardent le moment de se marier ont généralement une meilleure idée de ce qu’ils veulent et de la façon de l’obtenir, et aussi, chacun d’eux a déjà des antécédents financiers bien établis. Leur historique de crédit est différent, leurs comptes de crédit sont différents, et les revenus qu’ils gagnent le sont probablement aussi. Chacun a développé des habitudes financières individuelles, ce qui a des répercussions plus importantes que le simple fait de décider de préparer son café à la maison ou de l’acheter chez Tim Hortons.

La situation peut se compliquer davantage si l’un des nouveaux mariés a déjà un prêt hypothécaire. Une maison peut donner le ton à votre avenir financier, surtout si vous n’aviez pas l’intention de devenir propriétaire. Mais la mise en commun de vos finances peut se faire facilement, même lorsqu’un emprunt hypothécaire entre dans l’équation.

Au Canada, les lois touchant le foyer conjugal varient d’une province et d’un territoire à l’autre, ce qui a une incidence sur tout, qu’il s’agisse des droits de propriété ou de l’hypothèque. Par exemple, en Ontario, la valeur nette d’une propriété appartenant à l’un des conjoints au moment du mariage peut être protégée si la propriété est vendue en prévision de l’achat d’une autre par le couple.

Si vous vous retrouvez dans une situation qui prête à confusion et qui met en cause un actif aussi important qu’une maison, il est toujours recommandé de communiquer avec un conseiller de votre banque ou de consulter un conseiller juridique.

Le droit applicable aux prêts hypothécaires conjoints peut être complexe, mais heureusement, la fusion de vos finances avec celles de votre conjoint n’a pas besoin de l’être. Il suffit d’établir une bonne stratégie, de savoir compter et de bien communiquer. Et on ne saurait trop insister sur l’importance de la communication.

Il peut être difficile de parler d’argent, et il faut être conscient qu’une fois engagée, ce genre de discussion peut entraîner des conflits. Mais vous ne devez pas vous laisser intimider par cette réalité. Il est essentiel que chaque conjoint fasse preuve de transparence et d’honnêteté au sujet de ses antécédents et objectifs financiers. Plus tôt vous ferez le point sur vos finances avec votre douce moitié, plus rapidement vous serez à même de cerner les aspects problématiques et de trouver des solutions qui renforceront à la fois votre relation et votre situation financière. En remettant à plus tard les discussions sur l’argent, vous risquez de vivre des moments de frustration au lieu de profiter de la vie à deux.

Pour faciliter les choses, commencez par vos objectifs. Quels sont vos objectifs? Quels sont ceux de votre conjoint? Se centrer sur des objectifs communs contribue à jeter les bases de la gestion commune de vos finances et il devient plus facile par la suite de discuter de sujets plus épineux – qu’il s’agisse des questions de crédit, du partage des dépenses ou de la souscription d’un prêt hypothécaire.

On ne peut pas couvrir tous les aspects en une seule journée, ce n’est donc même pas la peine d’essayer. L’argent devrait faire partie de vos sujets de conversation quotidiens, au même titre que la météo. Évitez les surprises et faites régulièrement le point avec votre conjoint.

Lorsqu’il s’agit de souscrire un prêt hypothécaire conjoint, certaines stratégies peuvent faciliter la démarche. En voici quelques-unes. Jetez-y un coup d’œil et, lors de vos discussions sur vos finances, évaluez si l’une d’elles peut vous convenir.

• Partagez également entre les deux conjoints les versements hypothécaires, l’impôt foncier, les frais d’entretien et les coûts des services publics.
• Additionnez toutes les dépenses communes, comme les dépenses courantes, l’épicerie, les frais d’entretien de la propriété, le coût des vacances, et ainsi de suite. Divisez ensuite ce montant de façon proportionnelle selon le revenu de chacun et effectuez les paiements à partir d’un compte bancaire conjoint prévu à cet effet.
• Un des conjoints paie la totalité des dépenses. Cette option est plus courante lorsque l’un des conjoints quitte son travail pour prendre soin des enfants.
• Souscrivez une nouvelle hypothèque conjointe sur la propriété. Cette option est envisageable si le prêt hypothécaire doit bientôt être renouvelé, et vous éviterez des pénalités de remboursement anticipé. Discutez-en avec un conseiller de votre banque, car les politiques touchant l’inscription des noms sur le titre de propriété et des noms sur le prêt hypothécaire peuvent varier. Déterminez si le nom de votre conjoint doit figurer sur le titre de propriété. Si vous souscrivez un prêt hypothécaire conjoint, sachez que les deux coemprunteurs sont également responsables de son remboursement intégral, et non pas seulement de la moitié des versements ou du montant emprunté. C’est ce que l’on appelle être « solidairement responsables » du prêt hypothécaire. Cette expression figurera dans les clauses types de charge.

Faire finances communes peut être déroutant et intimidant, particulièrement lorsqu’un membre du couple possède déjà une hypothèque. Un prêt hypothécaire est un peu comme un dragon dans un jeu vidéo. Il est énorme, impossible à ignorer et est prêt à s’approprier toutes les pièces de monnaie que vous avez accumulées. Si vous devez affronter un dragon, n’est-il pas préférable que votre conjoint combatte à vos côtés?

En veillant à être sur la même longueur d’onde, vous maximiserez vos chances de surmonter les obstacles financiers qui se dresseront devant vous. Alors, réservez un moment avec votre conjoint, tamisez les lumières et sortez votre calculatrice. Le temps est venu de parler d’hypothèque.